Alors, la salle de bain ? Beaucoup de choses peuvent être faite en matière de produits cosmétiques et d’hygiène. Améliorer la qualité de vos produits, privilégier les produits bruts, chassez les mauvais ingrédients dans les compositions, éviter le jetable, trouver des marques cruelty-free, etc… C’est souvent pour ça qu’on est un peu perdu, il y a tellement à faire quand on part d’une consommation « standard » des produits !
3 trucs écolos
#2 Dans la salle de bain
Je vous donne 3 catégories avec plusieurs gestes abordables, qui ont a un impact important sur l’environnement mais un des conseils les plus global que je peux vous donner, c’est bien de simplifier sa salle de bain. Plus vous saurez simplifier votre routine, plus vous pourrez vous permettre d’investir dans des produits à la composition meilleure et éviter ainsi gaspillage et déchets inutiles. Cela ne signifie pas qu’il ne faut pas garder une part de plaisir, on aime forcément tester des nouvelles choses ou avoir certaines marques chouchous. Mais essayer de terminer vos produits avant d’en acheter un nouveau à tester, privilégier les bonnes marques et essayer de vous libérer de la consommation à l’excès que nous ordonne parfois les blogs ou les réseaux sociaux.
1- Alléger sa poubelle
Avant de revoir entièrement sa consommation de cosmétiques, il est sans doute plus simple d’alléger d’abord sa poubelle de salle de bain. On y pense rarement au début mais dans une consommation « traditionnelle », c’est un des premiers lieux de fabrication de déchets difficilement recyclables.
Appliquer les mêmes priorités qu’en cuisine
On privilégie les contenants en verre plutôt qu’en plastique ; on évite surtout le plastique opaque, difficilement recyclable ou les contenants trop petits en plastique qu’on ne sais pas encore recycler. On évite le gaspillage en utilisant les produits au fur et à mesure, en achetant la quantité qui nous convient ou inversement en grande quantité (typiquement les gels douches) pour produire moins de déchets.
On jette un oeil aux cosmétiques solides
Ce n’est pas forcément pour tout le monde mais il peut être intéressant de tester des produits solides qui produisent moins de déchets et ont des compositions généralement plus propres ou en tout cas plus simples.
On trouve facilement des savons solides pour la douche, privilégiez toujours la saponification à froid, plus douce avec la peau. Evitez le savon de Marseille qui n’a pas conservé les bienfaits des huiles en raison du procédé de saponification et qui peut donc assécher votre peau. Je privilégie les savons fabriqués chez moi (Le Moly ou Mylo par exemple) mais vous en trouverez aussi en ligne très facilement.
Pour les shampoings solides, vous trouverez facilement en magasin bio quelques marques comme Douce Nature ou Secrets de Provence. D’autres marques sont présentes surtout en ligne mais commencent à être distribué dans certains magasins, n’hésitez pas à vérifier les points de vente : Lamazuna, PachamamaÏ, les savons de joya, etc.
Pour les déodorants solides, vous en trouverez aussi chez Lamazuna ou Les savons de Joya (sans HE) en version solide.
Passez au durable
Le plus gros de la poubelle de salle de bain est plutôt directement lié à l’hygiène : cotons, serviettes hygiéniques, tampons, cotons-tiges…
Je vous renvoie à mon article sur les cotons lavables si vous ne savez pas lesquels choisir. On garde éventuellement des cotons jetables pour le vernis ou pour soigner les bobos.
Pour les cotons-tiges, on se félicite aussi que la France interdise la commercialisation de cotons-tiges dont la tige est en plastique à partir de 2020. En attendant, on opte pour des cotons-tiges dont la tige est en papier qu’on trouve facilement en magasin bio (Douce nature, Tidoo..). L’avantage est que l’embout est souvent en coto bio et non blanchi au chlore (si vous le saviez pas, vous vous frottez l’oreille au chlore avec un coton-tige classique!!).
Vous pouvez aussi passer complètement au durable en optant pour l’oriculi de Lamazuna : un petit bâton pensé pour nettoyer vos oreilles sans créer de bouchons.
Pour les règles (allons-y franco), plusieurs alternatives pour éviter la production de déchets : les serviettes lavables ou la cup. Si vous n’êtes pas partantes, passez au moins aux protections en cotons bio, sans chlore et sans plastique. Les marques les plus faciles à trouver (et approuvées par moi-même 😉 : Natracare et Naty.
Un bon article d’Echos verts pour se renseigner sur les serviettes lavables et quelques liens sur la cup : génération cobayes, sur le blog de Gala ou chez Antigone XXI.
Si besoin, j’avais fait une revue de quelques produits Lamazuna !
2- Chassez les micro-billes plastiques
J’avais déjà fait un article sur ces microbilles en vous présentant des alternatives pour les gommages et le site Qu’est-ce qu’on fait avait sorti une chouette infographie pour rappeler les dégâts de ces microbilles (et m’avait même cité à la fin #jmelapète).
C’est un geste tout simple à faire et l’impact sur l’environnement sera considérablement diminué. On les trouve majoritairement dans nos produits de gommage mais aussi dans les dentifrices, produits nettoyants, crème à raser…et malheureusement, ne sont pas toujours visible à l’oeil nu.
Reconnaître les microbilles
Ce n’est pas simple car c’est généralement uniquement le composé qui est mentionné : polyéthylène ou polypropylène, en entier ou sous le sigle PEG, PPG. Ce n’est pas toujours signe de microbilles mais c’est mauvais signe, surtout dans un produit gommant. Et dès que vous achetez un produit avec « billes » (gommage, nettoyant exfoliant, dentifrice), vérifier l’absence de ces ingrédients et la présence d’ingrédients naturels (sucre, poudre de noyaux, etc…).
Plus facilement, vous pouvez télécharger l’appli Beat the microbead qui vous permet de scanner vous produits pour savoir s’ils en contiennent !
Opter pour un gommage naturel
Je vous renvoie à mon article sur les gommages naturels mais sachez qu’avec du sucre, du café et une huile végétale, vous avez déjà de quoi faire un gommage efficace et non polluant!
Attention aux produits étrangers
Vous pouvez vous féliciter d’habiter en France puisqu’à partir du 1er janvier 2018, la France interdit la commercialisation des produits contenant des « particules plastiques solides ». Il faudra donc veiller aux produits venant de pays n’ayant pas légiférer sur la question et que vous pouvez acheter sur internet ou en déplacement.
3- Se familiariser avec les compositions
Pour le coup, ce n’est pas un geste simple. Les compositions sont souvent difficiles à décrypter et il devient complexe de savoir quoi éviter. Bien sûr, vous pouvez taper chaque composé sur google pour savoir s’il est potentiellement toxique ou classé comme allergène mais je doute que ce soit à la portée de tout le monde.
Je vous donne une piste pour débuter dans la lecture des cosmétiques et éviter ainsi quelques ingrédients polémiques. Il y en a bien sûr beaucoup d’autres mais petit à petit, c’est mieux que rien du tout 😉
Privilégier la cosmétique bio
C’est l’option « flemme » qui permet d’éviter plusieurs composants interdits en cosmétique biologique. Ce n’est pas parfait mais vous vous assurez une composition plus propre sans avoir à vérifier la liste.
Attention cependant à vérifier les labels : Ecocert et CosmeBio (le fameux BIO) sont les labels de base pour vous repérer. Mais il y a d’autres labels plus « contraignants » qui peuvent être intéressants : Nature & Progrès et BDIH notamment sont plus contraignants.
Encore une fois, l’ADEME a sorti un guide très complet sur les comparatifs des labels si besoin. Sinon, Idecologie avait sorti une chouette infographie sur la thématique.
Reconnaître les ingrédients synthétiques les plus problématiques
Il y a quantité d’ingrédients qui serait à éviter dans les compositions. Soit parce qu’ils sont néfastes à l’environnement soit en raison de leur toxicité pour la santé (ou les deux!). Mais parce qu’il n’est pas simple de se repérer, on peut débuter en évitant 3 familles d’ingrédients problématiques :
– les huiles minérales : ces huiles sont bien loin des huiles végétales dont je vous parle régulièrement. Elles sont issues des minéraux, soit lors du raffinage soit par distillation de la houille, du pétrole ou autre. Elles sont à l’origine massivement utilisées pour l’industrie automobile mais se retrouvent aussi dans nos cosmétiques. Elles sont très bon marché et permettent la stabilité des formules. Mais, à part vous dire franchement « est-ce que vous avez envie de vous tartiner de pétrole? », elles ont un impact catastrophique pour l’environnement et des conséquences sur l’efficacité des produits : en étant « occlusives », elles forment un film sur la peau qui peut avoir un effet positif immédiat (peau lisse, cheveux gainés, etc.) mais en réalité elles n’apportent aucun bienfaits et empêchent même les autres composants de faire leur job.
Pour les reconnaître : en général, vous les trouverez sous le nom de paraffinum liquidum, petrolatum, cera microcristallina, mineral oil…
Malheureusement, elles sont présentes dans de nombreux produits conventionnels et même dans beaucoup de produits à destination des enfants.
– l’huile de palme : vaste sujet que l’huile de palme mais les conséquences environnementales de la production d’huile de palme sont tellement catastrophiques qu’il peut être intéressant de savoir la reconnaître. Je privilégie la chasse à l’huile de palme dans l’alimentation mais je fais quand même attention à la limiter dans les produits cosmétiques. Le plus complexe reste le savon de marseille qui en contient en majorité : l’astuce étant de privilégier les savons de marseille classique, le vert, qui normalement ne contient que de l’huile d’olive et huile de coprah (notamment chez Marius Fabre).
Pour la reconnaître : cherchez sodium palmate dans la liste !
– les matières plastiques : outre les microbilles dont je vous parle au dessus, les cosmétiques contiennent de la matière plastiques sous deux formes principales : le silicone et les polymères. Elles ont pour objectif de stabiliser les formules, d’apporter l’effet lissant, souple ou gainant aux produits. D’un point de vue environnemental, c’est une catastrophe tant du point de vue de la production (usage de gaz toxique pour leur production) que de la dégradation (plusieurs années) notamment pour les produits que l’on rince directement dans l’eau (shampoings, gel douche…). Et d’un point de vue « santé », non seulement elles ont un effet contreproductif similaire au pétrole vu qu’elles empêchent la pénétration des actifs. En très simplifié, ce sont des « caches misères » mais elles n’ont aucun avantage en terme de « soin ».
Pour les reconnaître : le silicone se reconnaît par les suffixes -icone, -iconol ou -siloxane comme le dimethicone, dimethiconol, cyclotertrasiloxane… Pour les polymères, le plus simple est de chercher la mention de PEG ou PPG (pour polyéthylène ou polypropylène).
Pour aller plus loin : UFC QUE CHOISIR a mis à disposition une liste des composants les plus problématiques ainsi qu’une carte-repère pour emmener lorsque l’on fait les courses.
Savoir ce qu’est un liste INCI
La liste INCI est la liste de tous les ingrédients contenus dans la formule du produit, elle est obligatoire mais parfois bien cachée !
Les mentions utilisent généralement le nom latin ou anglais des produits donc il faudra vous familiariser avec les noms et ne pas avoir peur de certains ingrédients uniquement en raison de leur nom scientifique.
La liste est construite par ordre décroissant c’est à dire de l’ingrédient le plus dosé au moins dosé. C’est pourquoi vous trouverez généralement « aqua » (eau) en premier puisque c’est souvent l’ingrédient principal des formules. En gros, les 4 premiers ingrédients forment la majorité du produit, les suivants sont à des taux de concentrations très minimes.
Cela vous permet, soit d’éviter les produits « miracles » qui vantent un ingrédient se retrouvant en réalité à la fin de la composition, soit à dédramatiser la présence d’ingrédients problématiques, qui, s’ils sont à la fin, sont peu présents.
Autre chose à repérer : l’alcool et le parfum, notamment en début de liste INCI signifie un dosage élevé qui peut être problématique pour les peaux sensibles, les allergies et les enfants.
Plus d’info : sur le blog de Julien (slowcosmétique) ou sur Consoglobe.
Voilà, il y aurait encore beaucoup à dire mais finalement, c’est déjà beaucoup de petits gestes si on les cumule ! N’hésitez pas à me dire vos idées !
A lundi prochain pour le #3 !
Bravo pour cet article Hyper documenté…je sais ce que ça demande en terme de recherche et de temps pour essayer de donner le plus d’infos possibles à ses lecteurs ! Un grand bravo !