J’ai eu envie de poser ici, en quelques lignes, ma vision de l’écologie. Pas comme une excuse à mes imperfections mais plutôt parce que je pars du principe que toute action sera imparfaite. Comme d’habitude, je n’entends accuser personne et j’admire chaque démarche et combat qui va dans le bon sens. Je souhaite uniquement vous amener à plus de tolérance envers les actions de chacun parce qu’en définitive, quoi qu’on fasse, il y aura toujours une part d’imperfection.
Quand vous tenez un blog dit « green », vous vous exposez à toute une différence de communautés et d’avis sur l’écologie : les zéro déchets, les végétariens, les véganes, les pro-cosmétiques maison, les fashionistas éthiques, les minimalistes, etc. Il est souvent difficile de tout concilier et de satisfaire tout le monde.
Je le vois tous les jours dans les commentaires sur le blog ou sur les réseaux (chez moi ou chez les autres!). Chaque personne commente en fonction de ses propres convictions qui ne sont pas forcément les mêmes que les miennes (et les vôtres). J’accepte bien évidemment les critiques, on peut toujours apprendre et s’améliorer.
Néanmoins, derrière ces avis ponctuels se cache une certaine idéologie sur la question environnementale et l’écologie au sens large : l’utopie du changement radical à grande échelle.
Il faudrait tout arrêter, tout changer, tout boycotter, tout modifier… C’était le cas pour mon article sur la pêche : pourquoi améliorer les conditions de pêche quand on pourrait arrêter de se nourrir de poisson ? Il en ira sans doute de même pour mon futur article sur les zoo : pourquoi améliorer leurs conditions alors qu’on pourrait les laisser dans leur état naturel ? Et même pour des sujets plus sensibles : pourquoi prendre une gamme « green » appartenant un groupe de marques conventionnelles ? Pourquoi utiliser un produit qui n’est pas 100% irréprochable ? Cette idée revient souvent dès qu’on parle des « grandes marques » et de leurs efforts écologiques : greenwashing, faire-valoir ou autre, pourquoi on boycotte pas tout simplement ? Bref, la liste est potentiellement très longue !
Mais dans ces cas là, est-ce qu’on juge « l’utilité écologique » d’un comportement par rapport à notre propre comportement ? A un comportement « possible »? Possible où? En France? En Europe ? Dans le monde ?
Et puis qui sait nous dire précisément l’impact de tel ou tel choix à grande échelle ? La production énergétique est un bon exemple pour montrer que l’écologie est loin d’être simple. Vous pensez que tout ce qui compte c’est des énergies qui émettent moins de CO2 ? Et le nucléaire alors ? Sur le papier, elle est bien meilleure que le pétrole. Pourtant, les experts sont loin d’être sûrs que c’est un choix « écologique » pour notre avenir ! Et les énergies renouvelables alors ? Pourquoi on est pas au 100% ? Parce que ça coûte cher ma p’tite dame ! Vous êtes prêt à voir votre facture doubler pour avoir une énergie verte les premiers temps ? Et puis, vous êtes prêt à avoir une éolienne à côté de chez vous ? Et les composants qui permettent de produire une énergie renouvelable, vous pensez qu’ils sont fabriqués à base de quoi? Et avec quelle énergie ?
Bref, qui a LA bonne solution ? Est-ce qu’en 2017, elle existe seulement cette bonne solution ?
En général, les critiques viennent de l’idée qu’on ne fait pas assez, ou pas parfaitement parce que au choix : c’est pas fabriqué en France, ça produit des déchets, ça fait souffrir des animaux, ce n’est pas bio, etc.
Croyez-moi, j’aimerais pouvoir vous dire pour chaque achat ou comportement du quotidien, ce qu’il faut faire pour être « parfaits ». Mais c’est impossible. Pas parce que je n’y crois pas ou que je ne veux pas. Même pas parce que c’est trop cher ou trop compliqué.
Parce que chaque choix que l’on fait est issu de compromis.
Parce que le monde dans lequel on vit est lui-même issu de compromis.
J’admire les gens qui défendent corps et âme une cause sans se soucier de la globalité. C’est hyper important qu’il y ait des gens qui défendent leur cause, même lorsqu’elle n’est pas consensuelle. On a besoin de personnes qui prônent l’éthique animal, le zéro déchet, les énergies renouvelables, la cosmétique naturelle, l’agriculture biologique…
Mais, on a aussi besoin d’arrêter de prôner sans cesse (et sans compromis) un changement immédiat de grande échelle. Ce n’est pas une question d’être utopiste ou réaliste. On peut très bien espérer ce changement, tout en ayant conscience qu’il nécessite un déplacement des forces, des logiques et des habitudes considérables. On doit arriver à souligner les efforts, les initiatives et les discours, même lorsqu’on les trouve imparfaits.
Pour moi, on a besoin d’humilité. De poursuivre ses combats, d’avoir ses convictions mais aussi d’admettre que l’on est un être humain plein de complexité, vivant dans un pays privilégié ! Pensez vous que les défis (et les avis!) sont les mêmes sur tous les continents ?
Vous savez, on sera près de 9,8 milliards d’habitants sur la planète en 2050. 2050, c’est demain. Je serais tout juste à la retraite, ma fille n’aura pas encore 40 ans et la génération née cette année sera trentenaire.
On ne peut pas réfléchir de façon isolée. On ne peut pas garder les oeillères de la perfection et omettre de voir tous les défis qui nous attendent. Nourrir ces milliards de personnes, modifier notre production et consommation d’énergies, maintenir la biodiversité qui nous permettra de respirer, protéger les populations soumissent aux catastrophes climatiques, combattre la chaleur qui tuera sans cesse plus de personnes…la liste est encore longue.
Alors, il est important de montrer que l’on peut arrêter de manger des animaux, que l’on peut produire moins de déchets, que l’on peut acheter éthique ou consommer bio. Mais aussi que l’on doit arrêter de juger l’imperfection des autres par le prisme de nos propres convictions. Le monde est plus complexe, les êtres humains tous différents et les priorités changent d’un humain à l’autre. On découvre sans cesse de nouvelles techniques, de nouveaux procédés, de nouveaux défis pour la planète qui changent nos perceptions et qui déplacent les problèmes et les solutions.
Savez-vous calculer l’impact de vos choix pour 9,8 milliards de personnes ?
On doit commencer à penser avec le système actuel, injuste et imparfait, pour trouver comment la planète pourra supporter le poids de 9,8 milliards de personnes.
Oui, le jugement est souvent hâtif et c’est impossible d’être parfait.e. Ce qui compte, c’est de faire au mieux avec ses convictions. Chaque pas doit être encouragé. Je pense que les choses peuvent changer si on apporte notre participation, au moins localement et c’est déjà un début. Je ne pense pas qu’il y ait beaucoup de véganes qui prétendent sauver le monde, ce n’est pas une réponse à tout. Mais c’est déjà un pas, même s’il n’est pas fait ailleurs, ça ne veut pas dire qu’il ne faut pas suivre ses convictions. 😉
L’humilité, le respect et les compromis : la base!
Je suis en coloc et ça donne vraiment des débats intéressants parce qu’on est tous un peu dans une mouvance écolo mais tous de manière différente je dirais, avec nos petits arrangements perso !
Merci pour ton article vraiment intéressant !
Alix
http://a-tire-d-elle.blogspot.com
Je me retrouve parfaitement dans ce que tu dis, je déménage dans moins d’un mois et j’ai annoncé à mon mari qu’on allait changer notre mode de vie, en réduisant nos déchets, en se mettant au compostage… je commence à préparer cette révolution green, j’ai 2 enfants et j’ai envie de les faire grandir dans un environnement plus sain et plus équilibré au moins à la maison 😉 je ne pourrai pas imposer de tels changements chez les autres mais si petit à petit on fait tous quelques efforts pour changer nos habitudes on aura déjà bien avancé…
Je suis entièrement d’accord avec toi ! On ne peut pas être parfait dans cette démarche, on pourra toujours trouver à en redire… C’est le problème des étiquettes que l’on met sur les gens… Mais j’espère que nous sommes sur la bonne voie !
Je suis totalement d’accord, personne n’a à juger qui que soit. Ce qu’il faut faire, c’est simplement informer pour permettre l’ouverture des consciences sur certains sujets qui ne viennent pas forcément d’eux-mêmes ou qu’on occulte volontairement (la torture animale, la pollution des sols, le travail des enfants etc…). Une fois que chacun à l’information, chacun est libre de décider. Avancer à petits pas, c’est avancer quand même. Si chacun faisait un petit quelque chose par compassion pour une cause, je crois qu’on n’en serait pas là ! Décider d’arrêter de se regarder le nombril est déjà énorme dans une société où on nous apprend à le faire et à penser comme tout le monde !
Très intéressante, ta réflexion. C’est vrai qu’on a tendance à juger et à critiquer les gens qui n’ont pas la même approche ou les mêmes convictions que nous… Au final, j’aime bien dire que l’essentiel, c’est de prendre conscience des enjeux actuels et de faire du mieux que nous pouvons, chacun à notre échelle. Cela implique des efforts personnels, mais aussi des compromis et une bonne ouverture d’esprit…
Merci pour cette réflexion. J’ai longtemps évolué dans un milieu où les questionnements que tu portes sont considérés comme de la coquetterie, ou au mieux comme un hobby. L’humilité de la démarche personnelle et la sensibilisation par l’exemple sont les meilleures voies pour améliorer les choses.
https://vertbayou.com/
MERCI Julie !
Ton post est très intéressant et je viens de lire celui sur le « zéro déchet » à la suite. Je n’aime pas les étiquettes non plus et je pense en effet que ce changement de conscience, car pour moi c’en est un, passe par une vraie réflexion sur les choses à changer, à faire évoluer, à transformer, pour que notre impact sur la planète soit la plus petite possible et surtout, comme tu le dis justement, qu’on puisse nourrir tout le monde ! Ce chiffre de la population mondiale en 2050 est hallucinant et au rythme actuel où l’on va, je ne suis pas certaine que tout se passera au mieux. Mais bon, je suis aussi d’avis qu’il faut essayer de garder notre optimisme et plutôt que de se mettre des étiquettes, essayer de réfléchir, observer, comprendre et proposer des astuces et conseils de choses qu’on a soi-même pu expérimenter, pour nous inspirer les uns les autres, sans nous juger. Pas évident, mais je pense que la clé est là et que c’est comme cela qu’on cheminera, sans préjugés, ni idée toute faite.
Merci, tes posts sont toujours très intéressants. J’admire également les gens qui se battent pour une cause mais en effet les choses sont complexes. J’essaie de Faire des petits gestes chaque jour de manière globale. Parfois je vois sur Instagram des vegans qui montrent leur retour de courses chez carrefour avec des tonnes de trucs sous plastique…mais bon tant que c’est végétalien…bonne journée !
Merci à toi! Effectivement, comme dans le zéro déchet il y a parfois des choses très contradictoires chez les vegans. Chacun fait en fonction de ses convictions mais on devrait éviter de les penser supérieures aux autres!
Je valide tout 😉
Exactement mais finalement c’est ce qu’il y a de plus difficile…peut être parce qu’on est humain ?
Merci pour tous vos commentaires ! Je suis ravie qu’on se rejoigne sur ce sujet, ça laisse beaucoup d’espoir pour la suite (plus qu’à convaincre les 9 milliards restants !! lol).
Ça me fait plutôt peur l’avenir apres pour ce qui est de l’éthique et des valeurs , cest de faire au mieux sans se juger . Ne pas être dur avec soi même et les autres faire ce que l’on peux à son échelle. Comme on dit un petit pas pour l’homme un grand pour l’humanité 🙂