Expliquer simplement des choses complexes et à contre-courant, c’est loin d’être facile. J’ai réécris des tonnes de fois cet article, jusqu’à ne plus rien comprendre ! Finalement, j’ai tout effacé et je me suis lancée en version plus brute.
L’Affaire du siècle. Rien que le nom m’a mis la puce à l’oreille. Les tonnes d’articles de presse sortis dans les premières 48h m’ont définitivement convaincue d’aller un peu plus loin que la vidéo tournant en boucle sur l’ensemble de mes réseaux sociaux. Au début, j’ai pensé que l’idée étant chouette, les explications plus « justes » ou plus « mesurées » arriveraient rapidement. Mais ça n’a pas été le cas et c’est encore assez rare.
J’ai beau avoir dit « je ne suis plus juriste », je n’ai pas non plus fait une amnésie. Quand des tonnes de blogueurs, journalistes ou autres, communiquaient sur « les ONG ont fait un recours juridique contre l’Etat », c’est plus fort que moi, j’ai communiqué pour préciser quelques points juridiques (le juriste a beaucoup de mal à ne pas se mêler de tout, saches-le). Et finalement, il y a eu plusieurs réactions sur ce manque d’information et je me suis dis qu’un petit point ici serait plus pertinent que sur Instagram !
Petit point préalable : je ne suis pas « contre » la pétition, ni contre la remise en cause de l’inaction de l’Etat en matière climatique (et bien d’autres d’ailleurs). Je reproche essentiellement à « l’affaire du siècle » d’avoir opter pour une communication qui entretient les malentendus et les approximations…pour faire le buzz dont elle n’avait pas besoin. C’est un peu la traduction du « tous les moyens sont bons », tant que la conclusion est positive (et aussi vendeuse que l’écologie), peu importe les mots, les raccourcis…et les conséquences. On remet en cause quantité de marques, entreprises, célébrité…mais on perd tout sens critique dès qu’on parle d’écologie. C’est aussi le symbole de l’instantanéité sur les réseaux qui fait qu’on partage souvent sans avoir même avoir le lien (ni lu a fortiori).
Bref, j’avais envie d’écrire sur l’Affaire du siècle !
La stratégie de communication
J’entre par la « petite » porte. Cette critique n’en ai pas vraiment une, c’est davantage un point de vue perso. Mais je n’adhère pas du nom à la stratégie de communication qu’il y a derrière l’affaire du siècle.
– le nom : l’affaire du siècle, je suis désolée, c’est très présomptueux. C’est un avis purement personnel mais le climat c’est « le sujet du siècle », pas une affaire juridique. Quand on regarde les « affaires » les plus célèbres du siècle dernier, qui peut avoir la vérité sur ce qu’il en sera pour notre siècle ? Bref, c’est une simple question de nom mais pour moi, c’était déjà mal parti. C’est comme la crème « miracle », j’ai une légère tendance à me méfier de ces termes. Mais on peut aussi se dire que c’est une stratégie pour attirer l’attention et faut bien avouer que ça fonctionne.
– la communication : le site internet, la vidéo, les célébrités, la stratégie de partage via les blogueurs ou youtubers, le matraquage sur l’ensemble des réseaux sociaux… Je comprends l’idée derrière cette stratégie. L’enjeu est important, la communication doit l’être aussi. Pourtant, ça me fait l’effet d’un mauvais partenariat qu’on retrouve simultanément sur tous les réseaux sociaux. Ce « matraquage » me fait l’effet de la publicité juvamine qui tournait en boucle… Pour moi, c’est une méthode de communication un peu dépassée, qui pousse les gens au « like » sans lire quoique ce soit (combien de personnes ont lu le courrier envoyé avant de signer? ou même juste le communiqué de presse) et qui oublie bien trop d’expliquer et de nuancer.
Je caricature un peu (et j’y vais fort!) mais vous voyez l’idée derrière ?
Et évidemment, une telle stratégie de communication a eu un effet immédiat dans la presse : en deux jours, les articles se sont multipliés, reprenant les termes approximatifs ou les erreurs juridiques…sans se poser de questions. Je ne compte plus le nombre de médias – des plus discrets au plus généraux – qui ont titré : « recours contre l’Etat » ou « des ONG poursuivent l’Etat en justice »…sachant que ces deux phrases sont fausses…
Enfin, un dernier mot sur cette stratégie de com : faire passer l’écologie pour quelque chose de cool et de simple. Tout dans le site web ou la vidéo est fait pour que l’on signe : les célébrités qu’on aime, les youtubers cool, les couleurs, les phrases en gros… Tout « surfe » sur cette tendance à ajouter des paillettes à l’écologie, à simplifier des choses bien complexes et à prendre la vague de la tendance « plus de participation citoyenne » entamé par un mouvement plus jaune que vert… Sincèrement, qui ne signerait pas quand on vous dit que vous allez sauver la planète en attaquant en justice un Etat qui ne fait rien pour la planète ? Et quand des gens aussi cool vous disent qu’il suffit de signer ??
Alors là, ce n’est que mon petit avis perso qui peut largement se discuter (comme tout le reste hein!) mais l’écologie c’est pas « cool », c’est un mode de vie que l’on doit tous adopter rapidement et c’est un changement de modèle politique et économique à enclencher. C’est apprendre à se passer des choses qui nous ont apporté du confort, du progrès parfois ou même des « économies ». C’est interroger des gestes automatiques du quotidien, un rapport à la consommation, à l’argent, au bonheur, au travail et au confort…tout ça, c’est pas cool ! C’est dur pour la plupart d’entre nous et tellement difficile que beaucoup sont loin d’avoir encore un orteil dedans. Alors oui pour expliquer, faciliter, rendre plus accessible, moins difficile mais pas pour recouvrir de paillettes à tout prix.
Les imprécisions juridiques ou la minute chiante
J’en viens aux origines de l’article. Autant le paragraphe précédent n’est qu’un avis parmi tant d’autres et je n’espère pas vous convaincre de le suivre, je voulais juste partager un autre ressenti que celui qu’on attend de moi en général… Autant, les approximations (ou parfois les erreurs) ne sont pas « mon avis ». Bien sûr, le droit ce n’est pas une science exacte et je n’ai pas (du tout) la science infuse. Mais les mots ont un sens et parfois, des conséquences.
Je n’espère pas convaincre de ne pas signer la pétition, ni dire qu’elle n’a pas lieu d’être. Mais pourquoi est-ce qu’on se sent toujours obligé d’en rajouter des tonnes quitte à dire des choses fausses, uniquement pour arriver à un but positif ? Du coup, ça rend très très difficile mon exercice ici : critiquer c’est remettre en cause. C’est le moment où je rentre parfaitement dans la caricature du juriste : oui les mots ont un sens et non on ne peut pas dire n’importe quoi pour atteindre son but. Et oui, le droit c’est compliqué, c’est chiant, mais ce n’est pas impossible à expliquer ! Et oui, c’est peut être plus compliqué de faire le buzz avec un « des ONG ont envoyé un courrier au gouvernement et vont essayer de faire bouger la justice climatique pour avoir au minimum une décision médiatique »…plutôt que « des ONG poursuive l’Etat en justice » !
Alors évacuons déjà quelques erreurs/approximations juridiques qui sont surtout ressorties du côté des médias ou des « influenceurs » (c’est non exhaustif hein!) :
– recours juridique : non les ONG n’ont pas fait de recours juridique. Ils ont envoyé une lettre au 1er Ministre (et à 12 membres du gouvernement) en demande préalable indemnitaire. L’objectif, en un mot, est d’obtenir une réponse qui sera alors « attaquée ». C’est ce qu’on appelle la liaison du contentieux, il faut une décision, même une « non-décision » c’est à dire le silence de l’administration, pour faire un recours indemnitaire, on ne peut pas aller directement devant le juge. Donc les ONG n’ont pas fait de « recours », ils ont envoyé un courrier, c’est une nuance qui a quand même son importance…
– attaquer l’Etat, poursuivre l’Etat, etc. : nombre de termes utilisés mélangent largement les juridictions (pénales et administratives) et utilisent des mots qui portent à confusion. Pour faire simple, on ne « poursuit » par l’Etat devant le juge administratif…ni ailleurs puisque l’Etat est une « fiction » qui ne peut pas finir derrière les barreaux. Ni le Président, ni aucun membre du gouvernement ne seront dans la salle d’audience, ce n’est pas eux dont on met en cause la responsabilité mais l’institution fictive de l’Etat. Nuance là encore et grosse déception pour ceux qui veulent faire tomber des têtes…
– la suite donnée à la lettre envoyée est aussi très peu expliquée dans la com : la réponse attendue devra être considérée comme une décision administrative faisant grief, c’est à dire un acte qui crée des droits et des obligations, sinon la requête sera irrecevable. Et clairement – ce n’est que mon avis – c’est loin d’être gagné que la réponse apportée (ou le silence) sera recevable devant un juge. Je pourrais aussi ajouter que dans les normes soulevées pour contester l’action de l’Etat, il faudra des règles de droit directement applicables ou combinées à d’autres normes que le juge voudra bien mobiliser ( et clairement, le juge administratif, c’est pas le plus écolo qu’on puisse trouver…). Enfin, l’argumentaire principal se base sur des objectifs à atteindre en 2020, ça complique légèrement le travail du juge de condamner avant la date de réalisation des objectifs (même s’ils sont mal partis). Etre responsable de quelque chose qui n’a pas encore eu lieu, c’est pas le plus facile à construire devant une juridiction.
– une petite aparté Pays-Bas puisque c’est un exemple souvent repris pour dire « ils l’ont fait eux ». En effet, il y a eu une décision très novatrice aux Pays-Bas – la décision Urgenda – où le juge a prononcé une injonction envers l’Etat de réduire les émissions CO2 d’au moins 25% d’ici 2020. Je ne vais pas vous faire l’analyse de jurisprudence ici mais je voulais seulement ajouter que prendre des exemples juridiques étrangers est toujours risqué. L’architecture juridique n’est pas la même et il est complexe de transposer entre plusieurs pays. Et au-delà, la décision Urgenda a fonctionné par « poids politique ». Le juge n’a pas prononcé de sanctions ni expliquer quelles mesures prendre. Et c’est bien ici que se trouve l’essentiel de ce que je reproche : penser que le juge doit agir en politicien.
J’ajouterais que le site de l’Affaire du siècle fournit le courrier envoyé et le communiqué de presse, mais le « brief juridique » censé expliquer les fondements juridiques de cette action est toujours « en cours de publication »…comme si ces précisions ne comptaient pas pour signer la pétition…
Le coeur du problème : la confusion entre le politique et le juridique
On va terminer par ce qui me chiffonne le plus. Enrober une telle action de toute cette communication et de ces approximations juridiques portent une confusion bien plus dangereuse à court ou long terme : confondre la justice et la politique. C’est déjà quelque chose de très fréquent. Je ne compte plus les gens qui me parlent de « mes copains au parlement », confondant juriste et député. Faire peser la lutte contre le changement climatique sur le juge, c’est le penser comme un politicien. Le choix des actions, les financements, les orientations énergétiques, les interdictions ou la réglementation…tout ça est une affaire de politique ! Si le juge n’est pas armé pour apporter certaines garanties, c’est que le politique ne l’a pas voulu (je généralise, le juge garde un certain « pouvoir » hein…).
Et dans le domaine environnemental, c’est encore plus risqué. C’est penser que le juge est capable de dire ce qui doit être fait ou non pour lutter contre le réchauffement climatique. Qu’il doit dire aux « décideurs » (exécutif ou législatif) où est le bon chemin pour faire baisser les émissions de CO2. Il doit décider quoi alors ? D’accélérer la transition énergétique? Donner raison à ceux qui soutiennent le nucléaire, moins émetteur de CO2, contraindre l’Etat à contraindre les entreprises, interdire aux consommateurs (nous) d’acheter de la viande (plus gros émetteur de CO2), etc. Le juge n’est pas un technicien, ce n’est pas un climatologue…ni un décideur. Si j’osais, je dirais que c’est aussi penser que l’Etat français est le seul à même à décider (ou pas) de ce qu’il doit faire…ce qui est loin d’être le cas (et d’ailleurs ça voudrait dire qu’on est tous d’accord sur ce qu’il doit faire…là encore c’est loin d’être le cas).
Bref, c’est faire passer une situation extrêmement complexe pour quelque chose qui est entièrement dans les mains d’un juge (paye ta pression !).
Il y a évidemment une grande part de tout ça qui n’est que mon avis. Je pense que les « solutions » viennent plus du politique que du juridique, largement sous armé pour ça, mais qu’elles viennent surtout du monde économique et de chacun d’entre nous…une fois qu’on aura accepté de renoncer au système actuel. Mais même en essayant de prendre du recul et d’être plus objective, je ne peux m’empêcher de penser aux conséquences qu’aura une décision du juge : s’il refuse de déclarer l’acte recevable ou s’il est dans l’incapacité d’enjoindre quoique ce soit, que dira la presse ? Et les signataires de la pétition ? Et les climatosceptiques ?
——————–
Voilà voilà, j’espère ne pas vous avoir perdu ni exaspéré. Et surtout, pas convaincu de ne rien signer. Mais plutôt de lire, vous informer, ne pas vous précipiter et savoir exactement à quoi vous attendre. Et surtout ne pas attendre la décision d’un juge pour changer des choses dans votre vie. Consommer moins, passer au bio, au naturel, moins dépendre des énergies fossiles, orienter votre argent vers des projets verts, aligner votre emploi vers un avenir plus écologique, manger moins de viande, acheter local, diminuer le jetable…c’est moins cool et bien plus long que de remplir une pétition mais ça permet de ne pas attendre pour avancer ♥
Pour lire un peu plus sur le sujet :
– le site de l’Affaire du siècle
– la chronique d’Arnaud Gossement (avocat en droit de l’environnement) ou l’écouter en podcast avec Audrey Pulvar sur France Inter (que je remercie mille fois d’avoir pris la parole sur le sujet et souvent mis les mots sur mes idées brouillons!)
– et promis, je regarde ce qui s’écrit ailleurs mais je vous assure que c’est pas simple à trouver, quand on met de côté les sites franchement climatosceptiques !
Merci beaucoup pour cet article nécessaire et très instructif ! Je fais partie de ceux qui ont signé sans vraiment lire (ou sans comprendre vraiment). A vrai dire je n’ai aucune notion de droit donc je pensais vraiment que les ONG « attaquait » l’Etat… hum ! J’espere que tu nous expliqueras aussi la suite des evenements 😉
Merci beaucoup pour cet article et ces explications! Je me retrouve totalement dans ton opinion et l’apport juridique est super intéressant pour une « madame tout le monde » comme moi 🙂
Bonjour Julie,
Ah, il me tardait de lire ton point de vue sur cette fameuse affaire du siècle. Déjà parce que j’étais demandeur d’infos sur ce sujet et puis parce que je sentais bien que ça te travaillait (peur des retours/critiques). C’est d’ailleurs clairement pour ça que je te laisse un message. Parce que si les personnes qui critiquent sont toujours prompts à bondir sur le clavier – et devraient être plus constructifs dans leurs critiques -, il serait peut-être temps que les personnes bienveillantes (ou qui se voient comme telles) le fassent aussi un peu plus.
Que l’on soit d’accord ou pas, il est peut-être temps de réapprendre à discuter, échanger, confronter des opinions sans que ça parte tout de suite en sucette.
Bref. J’ai signé la pétition mais je n’en attend rien. C’est comme quand je vote à une élection en fait. Et c’est un sacré gros problème.
J’ai signé pour que le nombre de pétitionnaires soit important en mode « si ça peut ouvrir les yeux de certains de nos dirigeants »… Un beau vœu pieu. Mais, avant même d’entrer dans les détails juridiques (grâce à toi donc merci), j’avais le pressentiment que ça ne déboucherai pas sur grand-chose.
Je trouve que cette « affaire » symbolise bien les problèmes de notre société.
Des hommes politiques qui font de très beaux discours sur l’écologie et qui ne font pas grand-chose en pratique (et qui ne voient l’écologie que comme un moyen de faire passer des impôts).
Des citoyens connus qui lancent des initiatives mais soignent plus la forme que le fond (ou le fait qu’on soit toujours dans la forme, et pas souvent dans le fond).
Des journalistes qui n’ont pas le temps ou ne prennent pas le temps de creuser parce qu’aujourd’hui, on parle déjà d’autre chose.
Une tendance à tout simplifier et à tomber dans la caricature.
Je suis en tout cas content de voir que j’en suis arrivé à la même conclusion. C’est à chacun de nous de changer. Et même si ce n’est pas « cool », je pense qu’il est possible de vivre mieux ce changement.
J’espère enfin que tu auras beaucoup de retombées positives et pas trop de négatives, afin que tu n’hésites pas à donner et partager ton point de vue sur ce genre de sujets. D’abord parce que c’est intéressant, pertinent, argumenté. Et puis parce que c’est ton blog. Ton point de vue. Personne ne détient LA vérité.
Bonjour Julie,
Ah, il me tardait de lire ton point de vue sur cette fameuse affaire du siècle.
Déjà parce que j’étais demandeur d’infos sur ce sujet et puis parce que je sentais bien que ça te travaillait (peur des retours/critiques). C’est d’ailleurs clairement pour ça que je te laisse un message. Parce que si les personnes qui critiquent sont toujours promptes à bondir sur leur clavier – et devraient être plus constructives/positives dans leurs critiques -, il serait peut-être temps que les personnes bienveillantes (ou qui se voient comme telles) sortent un peu plus de leur silence.
Que l’on soit d’accord ou pas, il est possible (si si) de discuter, échanger, confronter des opinions sans que ça parte tout de suite en sucette.
Bref. J’ai signé la pétition mais je n’en attend rien. C’est comme quand je vote à une élection en fait. Et c’est un sacré gros problème.
J’ai signé pour que le nombre de pétitionnaires soit important en mode « si ça peut ouvrir les yeux de certains de nos dirigeants »… Un beau vœu pieu. Mais, avant même d’entrer dans les détails juridiques (grâce à toi donc merci), j’avais le pressentiment que ça ne déboucherai pas sur grand-chose.
Je trouve que cette « affaire » symbolise bien les problèmes de notre société.
Des hommes politiques qui font de très beaux discours sur l’écologie et qui ne font pas grand-chose en pratique (et qui ne voient l’écologie que comme un moyen de faire passer des impôts ou des trucs négatifs. Ecologie, Europe, même combat).
Des citoyens connus qui lancent des initiatives mais soignent plus la forme que le fond (ou le fait qu’on soit toujours dans la forme, et pas souvent dans le fond).
Une tendance à tout simplifier et à tomber dans la caricature.
Des journalistes qui n’ont pas le temps ou ne prennent pas le temps de creuser parce qu’aujourd’hui, on parle déjà d’autre chose.
Aujourd’hui, est-ce qu’on parle encore beaucoup de cette « affaire du siècle » ?
Je suis en tout cas content de voir que j’en suis arrivé à la même conclusion. C’est à chacun de nous de changer. Et même si ce n’est pas « cool » et pas toujours évident, je pense qu’il est possible de bien vivre ce changement.
J’espère enfin que tu auras beaucoup de retombées positives et pas trop de négatives, afin que tu n’hésites pas à donner et partager ton point de vue sur ce genre de sujets.
D’abord parce que c’est intéressant, pertinent, argumenté.
Et puis parce que c’est ton blog. Ton point de vue. Personne ne détient LA vérité.
Bonne continuation
Merci pour ton article très instructif et qui nuance bien ce que j’ai pu lire dessus. Ayant une tendance très nette à la méfiance dès que quelque chose fait le buzz, je suis ravie de lire un article de mise au point.
J’étais impatiente d’avoir ton point de vue juridique. J’avoue ne pas avoir signé la pétition malgré des années de militantisme car quelques choses me dérangent.
Je crois que ce qui me gène c’est d’une part cet effet buzz qui me rappel énormément le green-washing (d’ailleurs à quand les tee-shirts à slogan « l’affaire du siècle ») mais aussi car je crains que ce ne soit encore une façon de se décharger. Tu sais comme » bon j’ai signé j’ai fait ma part, je laisse les politico-socio-jur-jsais pas quoi faire quelque chose là haut » alors que je crois bien que ce sont nos actions et surtout notre consommation qui vont changer les choses. Sauf que c’est dur, et que plus les gens tentent de changer et plus cela devient dur à cause justement du green-washing. De la fast fashion avec un tee-shirt « there is no planet B » à l’huile de palme soit disant bio que tu retrouve dans énormément de produits biologique, (un savon sans huile de palme c’est un sport national par chez moi et je remercie les e-boutiques d’exister !), au vente d’occasion à l’éthique douteuse all in plastique mais qui vaudrait mieux que le neuf, je crois que l’écologie devient un tel argument de vente que garder son esprit critique est effectivement essentiel !
Merci pour ce très bon article et bonne année à toi !
Merci pour cet article qui met des nuances à ce buzz, cela m’a permis d’en comprendre plus sur le côté juridique et de constater que si on veut changer les choses, nos actions du quotidien sont ce que nous maîtrisons le plus !
Pareil que la première personne qui a commenté ton article, j’ai signé, je n’en attends pas grand chose et d’un autre côté le fait que ce soit si médiatique permettra peut-être, je vais pas dire une prise de conscience, ce serait exagéré sans doute mais un questionnement de la part de certains signataires. Peut-être que le fait que ce soit si médiatique avec des célébrités peut amener une réflexion nouvelle sur la manière qu’on a de consommer.
J’avoue que ne regardant pas la télévision, j’ignore le type de reportages qui ont été faits, j’espère que le traitement médiatique a pu apporter au moins une petite idée de l’urgence à mettre en place une nouvelle façon de consommer face aux changements climatiques. De façon très optimiste et naïve, je me suis réjouis de cette médiatisation parce que le traitement de l’information n’est pas très pointu et donc pas si rebutant si on ne veut pas entendre de discours catastrophe, et pour certains ça permettrait de s’y mettre en douceur.
Merci Julie d’avoir eu le courage de poster cet article ! C’était vraiment nécessaire d’entendre une voix discordante capable d’argumenter et d’expliquer. ❤️
Merci pour l’article, pour ma part je m’étais renseignée et j’ai signé quand même tout simplement parce que ce type d’action permet de faire du bruit ( et beaucoup de bruit ) pour l’écologie. J’ai compris ton point de vue de juriste et en effet c’est une affaire à suivre quant aux débouchés. Par contre, je suis d’accord que signer ne nous empêche pas de faire des efforts de notre côté, pour ça il ne faut pas oublier que l’affaire du siècle était précédée du mouvement On est prêt où ces « youtubeurs, célébrités etc » on partagé massivement des moyens d’agir individuellement pour l’environnement et que grâce à cela on a gagné en visibilité en matière de zéro déchet, végétarisme, recyclage,changement de banque. C’est triste à dire mais si j’ai découvert l’incroyable communauté écolo sur le net c’est parce que j’ai fait l’effort de m’y intéresser, malheureusement ce n’est pas le cas pour tout le monde et c’est justement cette autre partie de la société qui est visée par ces célébrités ( qui ne sont pas parfaites mais personne ne l’est après tout). Il faut de tout pour faire un monde, je pense qu’il en va de même pour mener un combat, les pailles c’est peut être une utilisation débile pour toi et bien pour quelqu’un d’autre ça peut être important et c’est le fait de s’adapter à tous(même ceux qui sont dans leur petit confort) qui permet de rendre le mouvement de plus en plus grand. Voilà c’est tout pour moi 😉
Merci pour tes articles toujours étayés, instructifs et sincères!
Je ne sais plus à quel sujet, je déplorais récemment que les cours de « Grands enjeux » , de bases juridiques, ou de notions
du fonctionnement de Etat/économie/société, ne soient réservés qu’à ceux qui suivent des cursus spécifiques, ou font de « grandes » études (grands enjeux, j’avais ça à Sciences Po…avant de réaliser que je m’épanouirai bien plus en alternance libraire 😉 )
Car comment agir sans comprendre ?
Donc heureusement que des clarifications comme la tienne sont publiées, et j’espère que les gens prendront le temps de la lire, au milieu du flot médiatique de l’Affaire du siècle.
Je n’ai pas de légitimité juridique ou même écologique, et il est bon que l’écologie fasse parler d’elle ; mais au-delà des imprécisions, d’autres chroniqueurs questionnent la pétition car elle ne remettrait pas en cause le fonctionnement intrinsèque du système qui nous a mené à cette situation socio-environnementale.
Je pense que le noyau des porteurs de l’ Affaire ont pleinement conscience, et revendiquent une refondation du modèle; mais il est vrai que si la pétition se limite à des citoyens qui apportent leur soutien sous forme de clic (facile) , sans remettre en cause leurs habitudes de consommation, modes de vie, voire leur confort : l’objectif de l’appel à mobilisation sera un coup d’épée dans l’eau, et on continuera sur les mêmes structures auto-destructrices …
Hello Julie,
Merci pour cet article, je l’ai trouvé concis et très clair !
Difficile en effet de passer à côté de cette pétition tant on la voit partout sur les réseaux. C’est super intéressant d’avoir ton point de vue juridique sur la question.
Même s’il faudrait que le gouvernement joue un rôle plus important dans cette urgence climatique, je suis entièrement d’accord sur le fait que chacun devrait commencer à faire sa part ! Mais malheureusement plus on rejette la faute sur les citoyens uniquement (et pas le gouvernements, les entreprises, etc), moins ils auront envie de faire leur part.
Bises
Justine
Bonjour Julie,
merci pour cet éclairage. je suis loin d’être juriste, mais j’ai des bases en droit (surtout administratif) et toute cette sur-communication m’a bien fait tiqué aussi, merci d’avoir mit des mots là dessus, et un peu de rigueur et de recul n’a jamais nuit à la cause, bien au contraire!
Merci à toi !
Merci pour cet article bien instructif (que je ne lis que maintenant ahem…).
En voyant cette « campagne » de pub j’ai tout de suite eu une réaction de rejet. J’ai aussi eu cette impression de « l’écologie c’est cool ». Alors que rien n’est jamais suffisant…
J’ai l’impression qu’ils font croire aux gens qu’il suffit juste de signer une pétition et tout le monde est sauvé…
D’ailleurs, le brief juridique n’est toujours pas en ligne (on est début mars !)…
C’est peut-être imparfait mais cette démarche a le mérite d’exister face à l’inertie réelle des politiques d’ailleurs inféodés aux lobbies qui ne pensent qu’à leur profits.
Non les citoyens seuls n’ont pas le pouvoir de solutionner le dérèglement climatique. Vous avez une meilleure proposition ?