Quand je parle d’alimentation plus responsable avec quelqu’un, toute la conversation tourne en général autour des courses. Et les questions sont souvent les mêmes : où faire les courses, est-ce que ça coûte plus cher, comment tu trouves tout…
La plupart du temps, j’aime répondre que le tout premier pas dans une consommation responsable, c’est d’admettre qu’il faut faire les courses différemment. On n’achète pas les mêmes choses aux mêmes endroits. Pour que le changement fonctionne, il y a un deuil à faire, celui des courses classiques en supermarché. C’est pour cette raison que le changement est long à mon sens, on garde souvent quelques habitudes de nos achats en grande-surface et on ne sait pas vraiment où l’on fait des erreurs.
Résultat : 90% du temps, on payera deux fois plus cher que d’habitude. Et les 10% restants, on perdra beaucoup plus de temps à faire des courses.
Du coup, un petit récapitulatif des erreurs de débutants m’a semblé être intéressant quand on débute dans la démarche. Pour éviter quelques erreurs mais surtout pour se rendre compte du changement qu’il va falloir enclencher. Et qu’évidemment, c’est normal de ne pas tout changer en 1 mois !
Copier/coller son caddie d’une grande-surface à une épicerie verte
L’erreur la plus courante ! Pousser la porte d’une magasin bio et vouloir acheter exactement la même chose qu’en grande-surface est un grosse erreur. Non seulement, vous allez payer un demi-rein mais il y a pleins de choses que vous ne trouverez pas.
Quand on souhaite changer sa consommation, c’est très bien de se tourner vers les magasins bio mais il faut éviter le copier/coller. Le changement nécessite de la réflexion au début et un peu de vigilance sur les prix.
On fait quoi alors ? On lit la suite de l’article déjà ! Mais surtout on se répète plusieurs fois par jour qu’il faudra consommer MOINS, de SAISON, et privilégier les produits BRUTS.
Acheter ses produits frais uniquement en magasin bio
Vous en avez marre des légumes ou fruits de supermarché bourrés de pesticides ou hors de prix ? C’est parfait mais attention à ne pas se ruer dans les magasins bio ! Ou en tout cas, pas pour le plus gros de vos achats.
En règle générale, les produits frais seront souvent assez chers, pas toujours de très bonne qualité (pardon mais c’est souvent le cas) et on reste assez déconnecté du produit que l’on achète. Sans oublier que pour une grande majorité des gens, la première fois qu’on entre dans un magasin bio, on est complètement perdu !
On fait quoi alors ? On cherche un marché près de chez nous, on teste plusieurs producteurs. Encore mieux, on cherche des circuits courts, il y en a beaucoup qui existe aujourd’hui. Les plus connus : les AMAP, la Ruche qui dit Oui mais aussi beaucoup d’autres ! Le principe, on choisit ou non ses légumes et fruits et on va les chercher directement auprès du producteur ou dans un lieu précis. Les avantages : le prix est considérablement réduit (même souvent moins cher qu’en supermarché) et on rencontre directement le producteur ! On a des conseils, des idées de recettes et on peut découvrir des nouveaux produits. On peut aussi s’ouvrir à une agriculture raisonnée, pas forcément biologique mais tout aussi favorable. Et évidemment, tout ça vaut aussi pour les autres produits frais comme le fromage, les oeufs, etc.
Continuer à prendre 10 sortes différents d’un produit
Cette erreur rejoint le point 1. En général, quand on copie/colle les caddies entre un supermarché classique et un magasin bio, on s’en sort pour beaucoup plus cher ! Et c’est surtout parce qu’on oublie qu’on ne doit pas faire les courses de la même façon. C’est une erreur de penser qu’on peut consommer mieux sans consommer moins. C’est bien le frein principal pour une grande partie des gens qui ne veulent pas changer leurs habitudes.
Acheter de meilleure qualité signifie en premier lieu de revoir sa consommation : avez-vous vraiment besoin de trois sortes de yaourts différents ? De quatre fromages pour la semaine ? De cinq sortes de pâtes ? En vrai non (mais c’est pas simple à se l’avouer). Consommer davantage en magasin bio implique de consommer plus simplement et au plus juste de sa consommation. On privilégie les produits natures que l’on peut arranger à la maison. Et non, ce n’est pas plus ‘triste », c’est plus simple ! Il est tout aussi important de se sortir de la tête des années de marketing à base de couleurs, goût et formes de plus en plus diversifiés.
On fait quoi alors ? On achète une sorte de yaourt, un bon fromage pour la semaine, deux sortes de pâtes que l’on cuisinera différemment, un jus de fruit, etc. Rien n’empêche de prévoir des extras plus chers de temps en temps mais il faut vraiment arriver à prendre d’autres habitudes. On commence petit à petit, produit par produit afin de pouvoir réadapter si besoin.
Ne pas réduire la quantité des dépenses les plus chères (viande, plats préparés…)
Là encore, ce point rejoint le précédent. Continuer à acheter viandes, plats préparés, gâteaux industriels, jus de papaye et biscuits apéros à chaque course en magasin…va vous coûter un bras !! Et au-delà, c’est contreproductif dans la volonté de mieux consommer. Bio ne signifie pas plus sain, c’est le choix des produits qui permet de manger mieux et non uniquement le label.
On fait quoi alors? On diminue drastiquement la consommation de viande et on freine doucement sur les plats préparés. Si on a vraiment pas l’habitude de cuisiner, on diminue doucement en achetant par exemple des choses plus simple comme de la sauce tomate et on cherche des recettes simples pour démarrer.
Fuir le rayon vrac…ou se jeter dessus !
Quand on se lance dans une consommation plus raisonnable, on a souvent un rapport très radical sur le vrac : soit on trouve ça super et on file TOUT acheter en vrac, soit on trouve ça vraiment trop bizarre et on fuit le rayon. Les deux options sont des erreurs classiques ! Dans le premier cas, en général on finit épuisé à chercher des bocaux, à ne pas savoir combien en prendre, à en avoir trop ou pas assez…! Et dans le deuxième cas, on augmente considérablement la part de plastique puisque beaucoup de choses sont paradoxalement sur-emballées de plastique en magasin bio.
On fait quoi alors ? On y va doucement ! On regarde ce qu’on consomme le plus au rayon « sec » : farine, sucre, pâtes. Et on choisit une sorte de produit pour tester le vrac. Si ça convient, on en tente un deuxième la semaine d’après. Personnellement, je trouve ça plus simple de commencer par des ingrédients qu’on utilise moins parce qu’on a souvent du mal à gérer les quantités au départ. Pour moi, c’était la farine, le sucre, etc. Mais pour vous, ça peut être autre chose !
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N’oubliez pas que l’erreur la plus courante est de vouloir être parfait sur tous les points dès le départ. Changez doucement vos habitudes, testez de nouveaux magasins, découvrez de nouveaux producteurs…et soyez indulgents avec vous !
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Entièrement d’accord avec tous ces points ! Sans que ce soit le but recherché, en consommant mieux pour mon alimentation (quasi tout bio aujourd’hui) j’ai aussi baissé mon budget alimentaire (j’ai la chance d’avoir une super Amap à mon boulot). En passant je suis d’accord pour les légumes en magasin bio… bof bof.
J’ai juste un peu tiqué avec le « raisonné tout aussi favorable »… Pas que ça me gêne d’acheter des légumes non bio sur le marché à certains producteurs que je connais bien, mais je ne crois pas qu’on puisse le mettre au même plan que le bio, « raisonné » pouvant vouloir dire tout et n’importe quoi…
Merci pour cet article : je suis passée au bio/vrac depuis quelques temps mais on a tendance à oublier les débuts et cela me permettra de prêcher la bonne parole autour de moi !
Merci pour ce récap où tu oses dire des choses pertinentes, mais qui sont parfois tues par peur de froisser (comme oui, le fait de faire le deuil de certains achats/pratiques quand on change sa façon de consommer) 😉
Pour ma part, j’ai la chance d’aimer les choses naturelles, et la cuisine simples ! ça tombe bien car je n’ai pas les moyens d’acheter des plats préparés 🙂