5 ans d’enfant écolo

Avr 3, 2019 | Écologie | 1 commentaire

 

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Ma fille a 5 ans et demi (oui le demi ça compte !) et je me suis dit que c’était le bon moment pour faire un mini bilan de notre mode de vie sur le fait d’élever un enfant. 

Je n’entrerais pas dans le débat « faire un enfant, ce n’est pas écolo« , je vous en parlerais dans un autre article, mais si vous me suivez depuis quelques temps, vous savez que je ne suis pas d’accord avec cette affirmation. La seule chose que je peux vous dire, c’est qu’avoir un enfant a largement contribué à accélérer mes changements de vie à l’époque. Aujourd’hui, la cosmétique bio, les produits d’entretien maison ou le zéro déchet sont visibles et plutôt bien admis en société. Il y a 6/7 ans, c’était loin d’être le cas et attendre un enfant m’a beaucoup aidé à passer certaines étapes d’une vie plus « écologique ».

Je vous détaille un peu nos réflexions et changements à chaque étape de sa vie et du coup, je vous remets les articles publiés ici, si le sujet vous intéresse.

Attendre un enfant

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Le déclic « cosmétique » a eu lieu pendant ma grossesse. J’utilisais déjà certains produits cosmétiques bio mais je changeais très souvent de routine, je cumulais les produits et le maquillage. J’avais aussi beaucoup de difficultés à limiter ces produits en raison de certains complexes qui me faisaient régulièrement tomber dans le marketing de certaines marques.

Après quelques mois de grossesse, j’ai complètement changé de routine et j’ai commencé à m’intéresser à la routine slow et à l’utilisation d’huiles végétales. Ma peau a beaucoup changé, j’ai eu la chance d’avoir les hormones sympa : pas de boutons, peau plus lumineuse, etc. Par contre, j’avais de nouveaux soucis comme la peau déshydratée, plus sensible et, surtout, je devenais petit à petit hyper sensible aux odeurs. 

J’ai alors découvert avec bonheur le combo huile végétale/aloé vera et l’avantage d’avoir peu de produits. Petit à petit, je me suis alors plongée dans la lecture des ingrédients et j’ai changé mes gels douches, shampoing ou autre. Le plus difficile a été le passage au naturel sur les cheveux, il faut beaucoup de temps pour qu’ils s’adaptent à l’absence de silicone notamment. Pour la peau par contre, ça a été rapidement un coup de foudre et je n’ai plus jamais lâché mes huiles végétales depuis. 

Et juste avant l’accouchement, j’ai commencé à regarder les produits pour bébé et j’ai pris un peu peur de certaines compositions. C’était décidé, je ne pouvais plus utiliser un produit sans regarder sa composition et il fallait que je trouve les bons produits pour ma future fille. 

Au passage, j’ai mené une réflexion similaire pour l’équipement de puériculture. On a voulu limiter l’accumulation d’objets pas forcément nécessaires et on a opté pour du mobilier en bois, made in France. Finalement, je me suis surtout concentrée à chercher des informations sur le portage et l’allaitement.

Conclusion : attendre un enfant m’a appris à lire les compositions des produits cosmétiques et à commencer à comprendre l’importance de ce qu’on utilise sur notre peau. Mon aversion pour les odeurs a aussi beaucoup contribué à me vacciner contre les odeurs chimiques pour l’avenir. Mais surtout, j’ai touché du doigt, sans m’en rendre compte à l’époque, qu’un mode de vie plus léger, moins axé sur la possession et plus orienté vers l’acquisition de connaissances, me facilitait drôlement la vie. Peu stressée pendant la grossesse, j’ai ainsi découvert le yoga, appris à ne pas écouter les conseils et pu affronter une césarienne programmée sans problème. Quand je regarde ma vie aujourd’hui, ce moment de la grossesse a vraiment créé un déclic sur ma volonté de consommer moins et mieux.

Les articles à relire : 

La césarienne, cette aventure

Leçons de grossesse 

Avoir un bébé

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Du point de vue des soins bébé, j’ai fait mon choix petit à petit, en testant plusieurs choses. Le plus drôle, c’est que c’est par ma fille que je suis arrivée au savon solide puisque c’est le seul produit lavant que je trouvais facilement et de bonne composition. J’ai aussi décidé de limiter dès le début le nombre de produits que j’utilisais sur elle. Je n’ai aucun moyen de savoir l’impact que ça eu sur elle mais toute petite, elle a avait quand même la peau assez sensible (merci les gênes de papa et maman) et on a rarement eu d’épisodes compliqués avec sa peau. Les rougeurs ou autres étaient très vite réglés avec du liniment, une huile végétale ou de l’aloé vera. Je me suis aussi lancée dans le liniment maison et dans les DIY comme la pâte à modeler pour éviter les compositions toxiques. Par contre, on a pas passé le cap des couches lavables, on voulait attendre un peu qu’elle grandisse et finalement la flemme nous a rattrapé et elle a été propre à 2 ans (je rassure ma conscience). Aujourd’hui, l’offre s’est bien amélioré, j’aurais peut être tenté !

Pour son alimentation, j’ai vite abandonné l’allaitement à cause des douleurs (pas aidée par les suites de la césarienne je dois avouer) et on a un peu tâtonner pour la recherche de lait. Finalement, là encore, j’ai appris à lire, me renseigner, comprendre, pour finir par oser demander un lait sans lactose (sans PLV plus précisément). Là encore, impossible de savoir l’impact, elle a pu manger des produits laitiers dès la diversification mais il n’empêche que ça lui a changé la vie (et nous nos nuits!). Et pour ma part, ça m’a convaincue d’arrêter complètement le lait de vache 😉 Ensuite, ça a logiquement débouché sur une diversification alimentaire douce, à son rythme et surtout, menée pour lui faire découvrir des goûts. Je dois avouer que j’ai été bien aidé par un pédiatre très cool sur ce sujet, qui m’a appris à ne pas stresser sur les quantités ou l’équilibre alimentaire. J’ai toujours gardé cette habitude, si à 5 ans elle passe par la phase « les légumes verts c’est horrible », je ne la force pas, on teste, on re-teste (7 fois avant de dire « j’aime pas), on s’amuse à faire des concours de la meilleure soupe, bref, on s’amuse avec la nourriture pour éviter de penser la nourriture comme une contrainte ou une récompense. 

La seule chose que j’ai « raté » et que je ferais différemment aujourd’hui : l’accumulation de jouets et de vêtements. Etant très grande, on a changé sa garde robe tous les 2/3 mois pendant 2 ans et j’avais encore beaucoup de mal à évaluer le nombre de vêtements nécessaires.

Enfin, et c’est un des gros changements de notre vie, on a changé complètement nos produits d’entretien vers ses 6 mois, quand elle a commencé à traîner par terre à la maison (et à tout mettre à la bouche!). J’étais déjà bien au fait de la toxicité des produits industriels mais je ne trouvais pas le temps/la motivation de me lancer dans autre chose. Il est vite devenu impossible pour moins de laver mon sol avec ces produits et j’ai alors plongé dans le monde du ménage green…qui s’est traduit ici par de nombreuses recettes ! Du vinaigre blanc, du savon noir, une lessive maison, on a tout changé rapidement ! Et encore une fois, impossible de dire l’impact sur sa vie mais pour en avoir souvent discuté avec son pédiatre, il est évidemment que ça joue sur les maladies respiratoires, la guérison plus rapide des petits rhumes, etc. J’ai aussi affirmé mon caractère cool qui m’a valu beaucoup de remarque mais oui, l’essentiel était que ma fille se mobilise, pieds nus et non en chaussures, et qu’elle explore le monde. Je ne voulais pas lui apprendre le stress pour d’éventuelles maladies ou l’impossibilité de marcher par terre parce qu’elle va se salir. Bref, ça m’a appris à me relaxer et à lui faire confiance…et c’est pas mal 😉 

Du côté éducation « écolo », c’était encore balbutiant à cet âge, j’ai plutôt opté pour lui apprendre à s’émerveiller de la nature, à jardiner et cuisiner avec moi. A mettre les mains dans la farine, aimer goûter de nouvelles choses et être douce avec les animaux. Ce n’est pas écolo à proprement parlé mais je pense que c’est important pour pouvoir les sensibiliser plus tard à certaines choses essentielles.

Les articles à revoir :

Diversification alimentaire menée par l’enfant

Pâte à modeler maison

Liniment maison

Le bain de bébé

Ménage green et recette de la lessive maison

Eduquer un enfant

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Côté soin, on a désormais une routine bien établie : en priorité un savon solide et souvent un gros flacon de gel douche/shampoing ; une brosse à dent à tête changeable et un dentifrice bio ; une seule crème dans sa chambre, la Weleda au calendula mais je pourrais désormais me limiter à utiliser mes propres produits sur elle si besoin. 

Côté alimentation, on reste sur une dynamique « on ne stresse pas » et ça fonctionne plutôt bien. Le grand défi qui nous attends est l’alimentation végétarienne puisqu’elle commence à comprendre le lien entre son repas et l’animal. A la maison, on mange essentiellement végétarien et elle sait pourquoi moi je limite ma consommation. Désormais elle veut arrêter la viande, on le respecte évidemment mais elle n’a pas encore compris qu’il allait falloir abandonner le jambon ^^Je pense qu’on la mettre aux menus végétariens de la cantine et qu’on verra avec elle le soir ce qu’elle veut manger, le but n’est absolument pas de lui refuser la viande mais de suivre ses envies.

Côté jouets, vêtements et autre, on s’améliore d’années en années dans le « minimalisme », on arrive à privilégier les achats d’occasions et à limiter sa garde-robe vu qu’elle grandit encore très vite. 

Mais on a évidemment pris un autre virage depuis ses 3 ans environ puisqu’elle est en capacité de comprendre certaines choses. C’est très rare que je lui explique quelque chose en écologie par ma volonté, en général, c’est plutôt elle qui me questionne. Ca vient généralement d’une habitude qu’on a et elle pose des questions : pourquoi on a plusieurs poubelles ?, ils vont où les déchets ?, pourquoi cet animal est en danger ?, pourquoi il faut pas gaspiller l’eau ?, pourquoi tu achète en vrac ?, etc.

Je me sers de tout un tas de choses du quotidien pour lui montrer l’impact de nos choix, l’importance d’apprendre, de faire attention à la nature et de consommer différemment. Je m’aide aussi de certains de ses livres ou dessin-animés mais finalement, ça vient bien plus souvent d’un de nos comportements. Certaines de ses habitudes me font rire désormais, elle s’amuse à tout réparer « pour ne pas jeter » et me demande toujours si tel ou tel produit « fait du mal à la planète ». Elle comprend pourquoi on essaye de se passer de voiture et adore expliquer le tri des déchets à notre entourage. Tout ça me conforte dans l’idée que c’est par l’exemple qu’on change les choses, en montrant et en expliquant, mais sans vouloir à tout prix changer un comportement. Il y a quantité de choses qu’elles trouvent normal parce qu’elle n’a pas connu un autre mode de fonctionnement : fabriquer sa lessive, utiliser un savon solide, emballer des cadeaux dans du tissu, utiliser des beewraps, des gourdes, un compost, etc. 

Ce n’est évident pas toujours simple, les enfants baignent dans un mode de surconsommation et ils aiment entrer dans le moule. On essaye alors de faire à son rythme, de lâcher un peu sur certains points et de garder en tête les quelques « règles » qui comptent pour nous.

Enfin, il nous semble logique de lui montrer l’aspect positif de toutes ces choses et de ne pas insister sur des choses anxiogènes. Je préfère qu’elle comprenne qu’il est important de planter des fleurs pour les abeilles, plutôt que de lui répéter les dangers liés à leur disparition et surtout à lui donner cette notion « d’urgence ». C’est très personnel, et ça fait écho à ma propre vision des choses, mais la peur bloque plus que le fait de savoir que nos choix comptent. Elle sait très bien qu’il y a des animaux qui disparaissent et que la pollution de l’air c’est une catastrophe. Mais on essaye de ne pas transmettre l’idée d’une urgence et de risques mortels à tout ça. Elle retient surtout que l’on a quantité de choses que l’on peut faire pour moins gaspiller, moins polluer, moins jeter et protéger davantage certains écosystèmes.

Articles à relire : 

Parler d’écologie aux enfants

Beauty spécial Kid

Les livres que j’utilise :

La famille Zéro déchet spécial kids

L’histoire de Macaron et Canelé

Le livre jeu pour sauver la planète

Conclusion

Avoir un enfant a changé beaucoup de choses dans ma vie. Evidemment, un enfant change toujours la vie mais on affiche toujours les inconvénients : ne plus sortir comme on veut, le manque de sommeil, les difficultés d’éducation, le coût financier, etc. Je comprends tout ça et je sais aussi que j’ai un avantage indéniable d’être assez présente pour elle (et d’avoir un enfant qui dort ^^).

Mais personnellement, ça m’a apporté beaucoup de sérénité, d’assumer ma personnalité qui était toujours un peu critiquée avec des termes de « timide, introvertie, ect. ». En vrai, être calme et patience, c’est un vrai avantage quand on est parent : ne pas crier n’est pas un effort pour moi, prendre le temps pour elle plutôt que pour faire le ménage, aimer partager avec elle certaines de mes passions… Et surtout accepter de faire à son rythme, la considérer comme un vrai petit humain avec ses goûts et sa personnalité que je peux pas changer.

Et surtout, ça a été un vrai déclic dans un mode de vie plus green. Je voulais pouvoir lui montrer les choses, l’élever dès le début avec des habitudes plus écologiques et ne plus avoir d’excuses à certains de mes comportements. Même encore aujourd’hui, elle me pousse à améliorer certaines choses parce qu’elle pose des questions, s’interroge et comme tous les enfants, elle a zéro filtre ^^ Et je dois vous avouer que je suis remplie de fierté quand je remarque qu’elle m’a piqué un beewrap pour mettre dans sa cuisine ou qu’elle est épatée de personnes qui achètent de la lessive ♡

Je termine ainsi un peu les articles « bébé », ma fille est désormais une « grande ». Mais il y a quantité d’autres blogs pour trouver des idées de soins, DIY ou autre si vous attendez ou avez un bébé. Par contre, si le sujet des enfants vous intéresse, je continuerais sans doute les articles, à destination des enfants plus grands !

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1 Commentaire

  1. BeeJou44

    Les enfants ont tellement de pouvoir magique!
    Moi aussi la naissance de mon fils a été un réel déclic, comme une évidence qu’il fallait changer!
    J’ai eu une réelle prise de conscience, et grâce à lui je ne me suis jamais senti aussi bien et épanouie, j’aime la femme que je suis devenue.
    J’espère par dessus tout qu’il continueras dans cette démarche de préservation de la nature, car c’est justement eux l’avenir et c’est pour eux qu’on le fait! Merci pour tes articles qui sont tellement parlant et transparent!

    Réponse

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