Dans ma vision de l’écologie, il y a un avant et un après la lecture du livre Béa Johnson.
Son livre Zéro Déchet décrit son mode de vie qui lui a permis de réduire ses déchets à 1l par an, contre les 390kg annuel en moyenne. Son changement de vie s’est fait grâce à 5 principes : refuser, réduire, réutiliser, recycler et composter.
Son mode de vie et l’ensemble de ses comportements sont assez extrêmes pour la majorité d’entre nous mais son livre regorge d’astuces qui peuvent facilement être appliquées. Je reviendrais sur certaines d’entre elles dans d’autres posts.
Je voulais surtout expliquer en quoi cela à influencé ma vision des choses. Ses 5 principes sont d’une évidence absolue, pourtant on n’en a pas forcément conscience avant de la lire. Voilà ce que j’ai appris et ce qui a modifié mon comportement ou m’a amené à me poser des questions :
Recycler
Quand on parle d’écologie, les gens finissent toujours par vous dire qu’ils recyclent et donc qu’ils participent à la réduction des déchets. Mais recycler est loin d’être une priorité dans une politique de « zéro déchet ».
Premièrement, on est souvent mal renseigné en matière de recyclage. Pourtant, votre commune (ou communauté d’agglo le plus souvent) a sûrement dû mettre à disposition un guide du recyclage et même un standard téléphonique pour se renseigner.
Dans ma communauté d’agglo, j’ai un guide qui m’a expliqué comment trier efficacement. J’ai appris par exemple que beaucoup de plastique que je mettais dans le sac jaune n’était en réalité pas recyclable : les pots de yahourts, les sac plastique, la vaisselle jetable… Et mal trier, c’est donner du travail aux agents qui sont obligés de re-trier voir même rendre la totalité de votre sac impossible à recycler.
Du coup, je me suis renseignée sur le tri à effectuer et j’ai même prévu d’aller les voir pour compléter ma liste et comprendre comme le recyclage fonctionne. Je vous ferais un post dessus une fois que j’aurais bien tout compris!
Deuxièmement, bien recycler est un acte écologique mais ne pas avoir à le faire c’est encore mieux ! Arriver à se passer des emballages plastiques ou d’autres déchets recyclables a bien plus d’impact sur l’écologie puisque ça évite de dépenser l’énergie nécessaire pour recycler. Sans compter que beaucoup de matériaux recyclables sont ensuite transformés en objets qui ne seront ensuite plus recyclable. La chaîne est donc limitée. On poursuit la durée de vie d’un objet mais de manière très limitée.
Je commence donc à réfléchir à ce que je pourrais transformer en durable plus qu’à avoir à recycler : préférer des matériaux comme le bois ou le verre, limiter les emballages plastiques et cartons, etc… Et je suis désormais convaincue que manger bio, protéger la nature ou devenir végétarien c’est bien mais emballer tout ça dans du plastique ou du carton c’est un contresens.
Composter
Mes parents compostent dans leur jardin, ce n’est donc pas un geste étrange pour moi. Mais je le pensais réserver aux maisons du fait de l’odeur et de la lenteur du compost. C’est entièrement faux puisqu’il existe des solutions pour les appartements (notamment le lombricomposteur).
Dans mon cas, l’agglo met à notre disposition un composteur, j’ai donc prévu de prendre rdv pour me renseigner. Mais penser que je pourrais réduire facilement mes déchets d’1/3 me tente bien, surtout parce que je cuisine beaucoup et que je produis donc pas mal de déchets compostables.
Trier
Son credo principal réside dans le tri à la maison entre ce qui est indispensable et ce qui ne l’est pas. Bien sûr, cela ne veut pas dire de ne conserver forcément qu’une maison monocale avec 4 chaises mais plutôt de penser chaque objet que l’on a grâce à plusieurs questions : est-ce en bon état, est-ce que je l’utilise, est-ce que la satisfaction que j’en retire vaut l’effort que je dois effectuer pour le nettoyer ou pour le conserver?
Après avoir déménager un nombre incalculable de fois, je me suis rendue compte que beaucoup d’objets déco ou d’ustensiles de cuisine étaient encore en cartons depuis près de 2ans mais que j’avais encore du mal à m’en séparer. Or en y réfléchissant grâce à ces questions, j’ai décidé d’organiser un vide grenier pour me débarrasser de plusieurs choses : vêtements de ma fille que je ne souhaite pas garder, plats de cuisine que j’ai déjà en double, déco inutile…
Rien qu’un exemple : j’ai un gros vase rouge qui se met au sol, acheté en 2007 je pense et que je n’ai JAMAIS utilisé! Soit je n’arrivais pas à lui trouver un place ou une utilisation, soit, aujourd’hui, le rouge ne fait plus partie de mes « couleurs » de déco. Mais ça m’embêtait de le donner car « on sait jamais »… Désormais je suis sûre, je trouve ça inutile de perdre du temps à nettoyer quelque chose qui ne me donne pas de satisfaction. L’argument du nettoyage m’a aidé à faire pas mal de tri chez moi, essayez chez vous !
Profiter
Le dernier point est lié aux précédents et à l’ensemble de son livre. En faisant le tri, en achetant intelligent et en étant organisé, on perd moins de temps et on en gagne pour les choses essentielles. Bien sûr la consommation fait partie des plaisirs, on aime acheter des vêtements, de la déco, des produits de beauté… Mais tout est dans l’équilibre entre ces plaisirs de « consommation » et le temps qu’ils nous prennent sur les autres plaisirs « immédiats » tel que profiter de sa famille, se balader, regarder un film, aller à la plage, lire… Les plaisirs « consommation » ne devraient pas prendre le pas sur le reste. On ne devrait jamais perdre du temps à nettoyer une tonne de bibelot plutôt qu’à lire un livre / un enfant ne devrait pas passer 1h à ranger ses jouets plutôt qu’à y jouer / je ne devrais plus perdre autant de temps à ranger mes vêtements plutôt qu’à profiter de ma fille.
Bref, cet équilibre est bien difficile à trouver quand on l’habitude de consommer comme je l’ai. Je ne compte pas arrêter d’acheter des vêtements, des jouets ou de la déco. Mais je compte y réfléchir davantage pour être sûr que cela ne prend pas la place d’un autre plaisir plus simple.
Pour moi le déclic a eu lieu quand je me suis rappelée mes meilleurs souvenirs de grossesse. Aucun n’était en lien avec les tonnes d’achats que l’on effectue et qui me comblait pourtant à l’époque. Les vêtements, la déco, la puériculture…je pensais tout ça important pour « profiter » de ma grossesse et préparer l’arrivée de bébé. Mais les choses que je me rappelle immédiatement c’est les heures à rester allonger pour toucher ma fille qui me donnait des coups, le mobile que je lui ai fabriqué, les moments passés avec le papa à imaginer sa tête, les massages que je me suis fait faire… C’est idiot, mais dans mes souvenirs rien n’est attaché à des plaisirs « consommation » que je pensais pourtant à l’époque indispensable.
Ce principe s’applique à pleins de choses dans la vie. Si vous aimez la déco, évidemment que vous continuerez d’en acheter mais rappeler vous des moments vraiment marquants, ils sont souvent liés à un achat réfléchi, à une recherche intense, à une fabrication manuelle…mais rarement à un tour chez Fly ou Ikea.
Voilà quelques idées immédiates. Ce livre apporte pleins de conseils et d’astuces mais reste quand même un idéal très éloigné pour moi. Je ne suis pas complètement convaincue par la maison Zéro déchet mais j’adhère à sa démarche. J’ai compris qu’il était facile de limiter les déchets, de se passer des produits les plus toxiques et surtout de gagner du temps pour profiter de sa famille.
Béa Johnson
Plus d’infos : Le Monde, FemininBio.
Il est sur ma liste ! En ce moment je lis No Impact Man dans le même genre, je pense qu’il te plairait.
Et au passage je suis bien contente que tu reprennes ton blog 🙂
@camille : merci! Il est sur ma liste aussi!! Pour l’instant je lis le livre de Thierry Souccar sur les produits laitiers, très bien aussi!! Et je viens d’aller faire un tour sur ton blog très chouette, je vais t’ajouter à ma liste!! 🙂
Merci pour ce bel article plein d’espoir et de bonnes idées !
J’adore te lire, et je te remercie de nous faire partager tout ça !
Merci Julie pour cet article trés intéressant…
Je me retrouve dans pas mal de points : on composte à la maison et nous avons véritablement réduit nos déchets. Bon mon Jules voudrait des poules mais je ne suis pas sure d’etre prete pour cela…
Pour la consommation, je dois bien avouer que je ne suis pas capable de consommer mieux en terme de vetements. Je me dis toujours que je vais mois acheter et mieux mais finalement je n’y arrive pas tellement (rapport au suédois et à l’espagnol contre qui je suis faible….). Enfin j’ai déjà progresser et mon dressing est plus raisonnable d’année en année. Par contre pour pallier cette faiblesse, j’achète aussi pas mal d’occas tant pour les sapes que pour la déco (Emmaus par exemple) et surtout je trie. A toutes les saisons ou presque je vide et je donne. Toutes les fringues que je n’ai pas mise la saison dernières sont données. Et ca fait un bien fou !
Pour la nourriture, j’essaie dans la mesure du possible de manger local pour les fruits et légumes notamment et je vais au marché avec mes sacs plastiques pour ne pas en utiliser de nouveaux inutilement.
Mais y’a encor tellement à faire !!! bref, je crois que je vais lire ce livre qui à l’air vraiment intéressant et complet.
@thomas @elovancra : merci !!!
@alexia : contente de pas être seule!! Pour les poules c’est cool mais c’est sûr qu’il faut s’en occuper!!! Mais ca plaira à Romy 🙂 Et pour les fringues, même combat, j’ai encore du mal à me « raisonner » même si j’arrive de plus en plus à réfléchir mes achats pour éviter ceux qui finissent directement à la croix rouge!
Je continuerais les articles de ce style, le livre 0 déchets m’a donné pleins d’idées!
Ton article est super interessant et pour nous qui aimons trier et recycler, je pense que nous pouvons encore optimiser tout cela et faire encore mieux !! Ca donne matiere a reflechir et a se renseigner 🙂