(crédit Pinterest)
Cet article n’a pas grand chose à voir avec le thème du blog. Mais ça faisait quelque temps que je pensais l’écrire, peut être plus pour moi que pour avoir quelque chose d’intéressant à vous raconter.
Finalement c’est une autre belle maman qui m’a donné envie de me lancer : Belle mam. Je trouve ça chouette un blog sur cette vie particulière qu’on vit quand on est belle maman et jeune maman. Et j’ai souvent pensé être la seule à vivre ça alors c’est tellement chouette de pouvoir partager sur ce sujet.
Je pourrais dire mille choses sur ce statut de belle maman, la difficulté de l’être avant d’être maman, le rapport avec l’enfant, le rôle de papa, les liens avec la maman…Mais j’ai choisi de vous raconter en vrac quelques idées sur ces différents thèmes.
Pour ceux qui ne le savent pas, mon mari a un fils d’un premier mariage que j’ai rencontré un peu avant ses 2ans. Le ouistiti (c’est pas son vrai prénom hein!) avait 1 an quand ses parents se sont séparés. Sa maman vit en région parisienne et comme nous vivons dans le sud ouest, le papa ne le voit que pendant les vacances scolaires.
Belle maman sans être maman
J’ai donc commencé ma vie de couple avec un petit de 2 ans tous les deux mois à la maison.
Quand on est pas maman et qu’on a pas forcément envie de l’être tout de suite, c’est compliqué à gérer les caprices, les repas, le manque de sa maman. Je perdais d’un coup ma vie de couple en y ajoutant des horaires, des contraintes et des couches à changer.
C’était encore plus compliqué que la situation avec la maman du petit était assez complexe au départ et que je me suis retrouvée dans un conflit qui ne me regardait pas. Le problème c’est que ça retentissait sur ma propre vie, rien que financièrement (regarder le prix des allers retours paris/sud ouest). Et la maman a eu, je pense, quelques difficultés à accepter ma présence bien qu’elle soit elle même en couple… A cela s’ajoute qu’au cas où tu oublies sa mère, le ouistiti se charge de te le rappeler environ 156324 fois par jour. J’en ai un peu honte mais j’ai étouffé plusieurs des « on s’en fout de ta mère ». Voilà, une belle maman c’est pas parfait qu’on se le dise.
Trouver sa place est compliqué. Quelle autorité avoir, quel rôle jouer ? C’est quoi une belle mère ? Faites moi penser à appeler Disney pour leur toucher deux mots de la vision qu’ils ont de la belle mère.
Heureusement, le ouistiti est fort sympathique. Si on laisse de côté les nuits chaotiques jusqu’à 3 ans (j’ai appris à l’occasion que le « bonne nuit » n’est pas forcément suivi d’un gros dodo), il est plutôt sage, câlin et hyper sociable. Il n’empêche qu’il faut trouver sa place. Au début, pas trop de câlin du ouistiti, normal on s’ apprivoise. Mais c’est dur de le voir hurler maman ou papa quand il s’est cogné alors qu’on est juste à côté. Ensuite viennent les premières bêtises où il faut prendre position et les choix d’éducation.
Bref, les débuts sont pas simples. On se sent souvent seule, énervée, jalouse, de ce petit bout de personne qui s’impose dans notre vie.A cela s’ajoute le regard des autres qui vous voit souvent comme la cause de la séparation et trouve nécessaire de relever que la situation est si triste pour ce petit. Alors même que vous n’avez rien à voir dans leur séparation, la belle mère est souvent plus mal vue que le nouveau « beau-père ».
On ne commence pas sa vie comme tous les couples, il faut gérer une vie où l’ex et leur ancienne vie seront toujours en arrière plan. J’ai eu plusieurs fois envie de tout plaquer et j’en ai pas honte. C’est dur de supporter les caprices d’un autre enfant ou les réveils nocturnes. C’est dur de devoir négocier son voyage de noce avec l’ex de son homme et de devoir réduire les dépenses parce que les allers retours paris-sud sont hors de prix. Ça choque peut être certaines personnes mais quand on ne l’a pas vécu on ne connait pas. C’est vraiment difficile de s’improviser maman sans avoir été maman et sans devoir être sa maman. Je m’aperçois aussi que j’ai eu de la chance que le ouistiti soit adorable et qu’on se soit tout de suite bien entendu. Je n’ose imaginer la même situation avec un enfant dont le courant ne passe pas.
Belle maman veut devenir maman
Je passerais rapidement sur le sujet mais ce fut sans doute l’année la plus compliquée de ma vie. Je ne vais pas rentrer dans les détails mais notre désir d’enfant a mis un an à se concrétiser et a été ponctué d’événements très difficile à vivre. C’est une situation tragique en soi mais quand on est belle maman ça se complique. Vivre cette période devient insupportable en présence d’autre femme enceinte ou d’autres enfants. Alors quand votre mari a déjà un enfant et qu’il vient tous les deux mois… C’était complètement irrationnel mais je prenais ça comme un rappel permanent de mon incapacité à enfanter.
Belle maman devient maman
Ça a changé radicalement ma vision des choses. J’ai tourné la page de cette année difficile et je peux enfin nous voir comme une « famille », recomposée peut être mais une famille.
Déjà on comprend mieux la mère. Non pas qu’on adhère aux choses qui nous déplaisait déjà mais on comprends mieux le manque qu’elle ressent quand son fils est chez nous et ce qu’elle doit ressentir quand elle sait qu’une autre s’en occupe. Ensuite on comprend mieux le père. Un exemple tout simple mais quand le ouistiti tombait, je ne comprenais pas son stress, son attitude très… »bisounours » alors qu’il n’avait rien ! Maintenant, je sais que j’étais dure et quand c’est son enfant, on a un automatisme qui nous fait le prendre dans les bras et le consoler. Je suis aussi rassurée sur l’amour qu’il porte à notre fille. J’ai longtemps pensé que le ouistiti étant le premier et un garçon, il y aurait une différence avec notre enfant. En réalité, je me dis que c’est juste comme une famille normale qui a plusieurs enfants, le cœur n’a pas de limite ♡
On devient aussi plus légitime et plus à l’aise sur l’aspect éducation. Il a deux éducations assez différentes et au départ c’est difficile de trouver le point d’équilibre. Aujourd’hui, il reçoit la même « éducation » que sa sœur, je n’ai aucune difficulté à lui imposer des choses qu’il n’a pas chez lui parce que je ne veux pas avoir deux discours différents. Par exemple, ici c’est pas de télé le soir et finalement il a compris que c’était pour faire d’autres choses en famille. On ne le sait pas au début mais un enfant s’habitue très bien à plusieurs règles, parfois il en joue mais la plupart du temps il sait ce qu’il a le droit de faire ici ou chez sa mère.
La maman et l’entourage
C’est le point le plus complexe. Arriver à trouver un équilibre, à se faire accepter et à endurer une relation qui n’est pas la notre. Avec la maman, on n’y est pas encore arrivé mais ça fait son chemin.
Par contre, la grande leçon qu’on apprend quand on est belle maman, c’est la difficulté d’être un papa séparé. Je sais que beaucoup ne remplissent pas leur rôle de père mais il faut savoir que même quand on veut le remplir, le parcours est bien compliqué.
La puissance de la maman fait que tout le monde trouve triste que le ouistiti passe un mois l’été sans sa mère, sans jamais relever qu’il passe parfois plus de deux mois sans son père. Toute l’organisation est compliquée par le fait que vous n’avez pas « la garde » comme si on nié que vous aviez un appartement plus grand pour qu’il est une chambre, des frais quand il est là, des frais de transports. Tout est compliqué, le moindre besoin d’aller chez le médecin ou de l’inscrire à un centre de loisir vous fait expliquer la situation. Devoir se justifier que l’on est son père. A cela s’ajoute le fait d’être écarté de sa vie courante, de l’école, de ses bobos quand il est chez sa mère…
Bref je ne vais pas m’étendre sur le sujet car je sais que c’est un sujet qui fâche. Beaucoup font perdurer le mythe qu’une maman suffit largement à un enfant. Ici, on a la preuve tous les jours du contraire et on a tellement de mal à le faire comprendre.
En conclusion
Aujourd’hui je ne saurais pas dire quelle place j’ai. Je ne suis pas sa belle mère, je suis « sa Julie » (amour). Il sait que je suis plus « dure » que son père sur certaines choses mais il sait aussi que j’adore trouver mille activités à faire ensemble. On partage des jeux, des secrets et il est maintenant très câlins avec moi.
Et le plus mignon de tout c’est bien de le voir grandir avec sa sœur et inversement. L’amour qu’il y a entre les deux m’échappe complètement. Ils sont jaloux l’un de l’autre évidemment, et pour lui ce n’est pas simple de partager son papa qu’il voit déjà peu. Mais j’adore savoir qu’ils seront toujours là l’un pour l’autre et voir leurs comportements l’un envers l’autre.
La famille recomposée c’est ça pour moi. Ce n’est pas mon amoureux, moi et son ex femme et toutes les histoires compliquées. C’est son fils et ma fille qui se font des câlins et se prennent par la main. Ça vaut tous les moments difficiles ♡♡♡
Très joli billet! Je ne vit pas la même situation, je n’ai pas encore d’enfants mais je pense que ce que tu dis est très vrai et très humain! et la fin m’a beaucoup émue!
Je me retrouve tellement tellement tellement dans ce que tu dis!
Je suis belle maman d’une petite fille de 6 ans et demi, qui en avait trois quand je me suis mise avec son papa… Cela n’a pas été facile!
En ce moment, on a envie d’un enfant, et je me pose beaucoup de questions sur comment va évoluer notre famille recomposée, comment va évoluer la relation que j’ai avec ma belle fille… bref, je me retrouve tellement dans tes mots…
@nag : merci 🙂
@lili : merci pour ton commentaire ! C’est difficile de s’imaginer avec un enfant à soi et parfois pas simple de gérer la jalousie de l’aîné(e) mais franchement ça change tellement le regard qu’on porte sur l’enfant et sur le couple
Merci pour ce bel article ! Je confirme, c’est un rôle très difficile à jouer, surtout lorsque cela arrive avant-même d’être mère et que s’ajoute à cela une situation compliquée dès le départ… ça fait du bien de se sentir moins seule ! Je sais que ce n’est pas l’objet de ton blog (que j’adore par ailleurs) mais merci pour ces mots 🙂
Beau billet qui résume bien la situation et les ressentis.
Je suis tellement d’accord avec toi sur le rôle de papa sépare. On dit souvent qu’ils ne remplissent pas leur rôle. Mais quand ils veulent s’impliquer tout est fait pour ne pas qu’ils ne fassent. Toutes les décisions de justice sont contre eux, ils sont considérés comme célibataires sans enfants après la séparation s’ils n’ont pas la garde, donc pas d’aide. Alors qu’ils reçoivent quand même leurs enfants et doivent les nourrir. Mon conjoint a du se mettre en colocation pour avoir un logement décent pour accueillir ses enfants. Ajouter à cela la pension, et bien sûr les impôts parce qu’ils n’a plus les enfants…forcement au bout d’un moment ça décourage. je trouve ça tellement nul ces mentalités. Les époques ont changé le rôle du papa aussi il faudrait bien Ue ça rentre dans la tête des gens.